L’ensemble des définitions sont extraites de l’ouvrage de
BERTRAND Olivier, MENEGALDO Silvère, Vocabulaire d’ancien français. Armand Colin, « Collection U », 2021
AMI
Ce mot a un sens très fort au Moyen Âge, il désigne soit « un ami fidèle », soit un ami ou une amie dans le sens amoureux : « amant(e) ». Aujourd’hui, le sens amoureux du mot a largement disparu.
ANGOISSE
Selon son étymologie, le mot désigne « un défilé étroit » ce qui décrit le sentiment que provoque l’angoisse. De là vient le sens de « tourment ». Au Moyen Âge, le sens du verbe « angoisser » est très fort contrairement à aujourd’hui.
CHEF
Très présent dans les romans médiévaux, ce mot désigne étymologiquement la tête (capum en latin). On le retrouve beaucoup dans les expressions comme « par mon chief » (= sur ma tête) qui serait l’équivalent de « sur ma vie ». Aujourd’hui, on retrouve cette expression moyenâgeuse dans l’expression vulgaire « sur la tête de untel » (ex : « sur la tête de ma mère »)
Le sens initial de « extrémité » du mot « chef » se retrouve encore aujourd’hui lorsque l’on parle d’un chef au sens de la hiérarchie (seul sens aujourd’hui conservé) (ex : « chef d’entreprise, chef d’orchestre… ».)
COURTOIS
Courtois désigne d’abord « celui qui vit à la cour ». Petit à petit, l’adjectif a gagné un sens moral fort très fréquent dans le roman Yvain : « celui qui a les manières de la cour, qui possède des qualités morales et physiques de la cour ».
Aujourd’hui le mot est devenu plus faible et désigne quelqu’un de poli.
GÂTER
« gaster » signifie « dévaster, ravager, ruiner » au Moyen Âge. « Une forêt gaste » par exemple désigne une forêt dévastée.
Aujourd’hui, ce mot a largement perdu son sens initial même si dans « enfant gâté » on retrouve le sens de « abîmé ».
MERCI
Ce mot est extrêmement fréquent dans les romans du Moyen Âge et désigne « la grâce », « la pitié, la miséricorde ».
Aujourd’hui, ces sens ont disparu même si on emploie couramment le mot. Seule l’expression « être sans merci » conserve le sens du Moyen Âge (= être sans aucune pitié).
PREUX
« Être preux » au Moyen Âge c’est avoir de hautes valeurs morales et des valeurs physiques d’excellence. Ce mot est réservé à l’élite des chevaliers. Aujourd’hui, on n’emploie plus ce mot. On lui préfère les mots « vaillant » et « honnête ».
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